89. Peter Fire ressent de fortes vibrations
Peter Fire ressent de fortes vibrations et voit les parois de la caverne bouger.
Le tremblement causé par le décollage de la fusée fait tomber de gros rochers du plafond. Le maître de cérémonie pense que leur chute est causée par la fin du rituel et par le réveil du gardien Asim. Il ne s’inquiète pas. Il continue ses implorations. Il dit : Asim, confie-nous ton trésor.
La lentille prismatique sur la colonne tourne de plus en plus vite.
Les hommes assis dans les fauteuils club répètent les mêmes mots que le maître de cérémonie. La lentille se met à faire des étincelles et à dégager une lumière blanche aveuglante.
Un rocher tombe sur le maître de cérémonie et l’écrase. La lentille ralentit. Les autres hommes ne savent pas si la chute du rocher fait aussi partie du rituel. Ils attendent un peu. La lentille arrête sa rotation. Les rochers continuent de tomber.
Rien ne se passe.
Les hommes finissent par réagir et se mettent à courir dans toutes les directions. L’escalier vertigineux qui permet de revenir à la carrière s’écroule. Les hommes fuient vers l’autre passage par lequel ils sont arrivés et qui aboutit au plan d’eau. Ils sont tous écrasés par un éboulement. D’autres essaient d’atteindre des passages qui ne s’ouvrent pas, comme celui qui débouche sur le parcours de golf, et ils subissent le même sort. Personne ne survit.
Peter Fire est le seul à pouvoir faire demi-tour vers le passage de la carrière, mais il ne sait pas comment l’ouvrir. Il essaie de pousser la paroi et de répéter la phrase qui l’a ouverte. La paroi ne coulisse pas.
Il voit qu’il a les pieds dans l’eau. La marée remonte. Elle recouvre vite ses jambes jusqu’aux genoux. Des rochers tombent et condamnent le passage vers la salle principale. Il est coincé dans ce couloir.
Il pense : je ne peux pas mourir comme ça.
Il ferme les yeux et concentre son aura. Il fait abstraction de l’apparence des choses et voit toutes les formes qui l’entourent avec différentes intensités lumineuses.
Il distingue une ligne blanche qui serpente sous l’eau et lui montre une autre voie. C’est sa seule issue. Il plonge sans hésiter.
Il nage dans le souterrain étroit qui s’enfonce bien plus bas que la salle de cérémonie. Il réussit à retenir son souffle plusieurs minutes grâce à la maîtrise de plus en plus fine de son aura. Les parois en pierre du souterrain sont recouvertes de coraux jaunes, rouges et roses aux formes marrantes, qui bougent un peu en fonction du courant.
Peter Fire pense qu’il a trouvé un passage secret.
Après s’être faufilé dans un coude à angle droit, il sort du souterrain submergé et s’assoit dans une grotte d’une grande hauteur. Une forme de quiétude règne ; il y fait très froid.
Au fond, il aperçoit une immense arcade ; une lumière rouge en émane. Peter Fire emprunte ce passage et avance en suivant la lumière. Tous les 50 mètres, il passe sous d’autres magnifiques arcades rocheuses. Chacune est sculptée avec des motifs et des symboles d’un alphabet inconnu.
Peter Fire perd la notion du temps. Il marche et suit la lumière rouge. Il finit par atteindre la 25e arcade. Là, une aura d’une puissance démentielle l’envahit.
Le trésor l’attend.
À la surface, Diavolo arrive à L’Alambra avec un convoi de douze fourgons. Ils se garent devant le club-house, sur le parking et sur le parcours de golf.
Diavolo sort d’un fourgon et entre dans le club-house. Il regarde les corps en sang sur le sol. Il demande à ses hommes de tout remettre en état. Ils acquiescent et emballent les corps dans des sacs mortuaires. Ils les rangent ensuite dans les coffres des fourgons et reviennent avec des balais et des produits pour lessiver la salle.
Diavolo continue de marcher dans le golf. Il voit la carcasse de la BMW noire sur le parking. Il demande à ses hommes qu’ils la brûlent.
Les hommes de Diavolo découvrent le père de Ken dans une partie cachée du hangar à chariots. Il est pendu par les mains et ses blessures montrent qu’il a été torturé à mort. Ils découvrent aussi un inconnu lesté au fond de l’étang du parcours.
Le corps de Copperfield est toujours étendu sur le fairway.
Ils l’emballent.
Après une heure et demie de travail, tous les corps reposent dans les fourgons, les lieux sont nettoyés, et le soleil se lève enfin. Les gouttelettes de rosée sur l’herbe du parcours donnent envie de jouer.
Diavolo s’approche du fourgon dans lequel ils ont mis le corps de Copperfield. Il toque à la fenêtre du conducteur. Elle descend lentement grâce au système électrique intégré. Diavolo tend au conducteur un papier avec une adresse où il doit se rendre.
Il dit : faites attention sur la route, ce corps est important.
Puis il tape sur le toit du fourgon, qui part.