La dernière fois que Rivage et Copperfield ont vu Marle vivante, elle sortait du supermarché. Copperfield y retourne. Il explique les circonstances de sa visite au directeur, montre son mandat et regarde les vidéos enregistrées par leurs caméras de surveillance ce jour-là.

Le directeur reste en permanence derrière Copperfield pour surveiller ce qu’il regarde.

Les images sont rembobinées.

À l’heure prévue, Marle arrive en marche arrière du fond du parking, le traverse, passe les portes automatiques du supermarché et franchit sans articles une caisse vide. Copperfield se reconnaît dans un coin de l’image en train de payer son sandwich poulet salade. Marle continue son va-et-vient dans les rayons, franchit les portes qui mènent aux réserves, circule entre les employés qui travaillent et finalement se retrouve à attendre derrière le supermarché.

Un peu après, steve-rice la rejoint.

Copperfield appuie sur pause.

Qui est-ce ? demande-t-il en le désignant. Aucune idée, dit le directeur. Il ne travaille pas pour vous ? demande Copperfield. Le directeur sue un peu au niveau de la moustache. Sur sa veste, il porte une broche avec le logo de L’Alambra. Non, dit-il, je ne crois pas.

Copperfield imprime une capture d’écran et relance la vidéo dans le sens original.

Marle a l’air très agitée, et steve-rice très calme. Un calme angoissant, pense Copperfield. Même à travers la vidéo, il peut voir l’aura violet sombre de steve-rice qui enveloppe tout son corps. C’est une aura maléfique, pense-t-il.

À la moitié de leur conversation, steve-rice sort son téléphone et tape un message qu’il montre à Marle. L’agitation de Marle augmente. Elle essaie de s’emparer du téléphone, mais steve-rice l’en empêche. Il la soumet à genoux. Marle fixe le sol. Copperfield voit steve-rice briser le téléphone avec son pied et jeter les débris dans le chemin qui passe derrière en contrebas.

La fin de la scène n’intéresse pas Copperfield.

Il se détourne des écrans et va regarder par la fenêtre du bureau. Il remarque qu’elle donne pile sur l’arrière du supermarché. Et vous n’avez rien entendu ? demande Copperfield. Vous savez, dit le directeur, il y a toujours beaucoup d’agitation ici.

Un détail brille dans le chemin et attire le regard de Copperfield. Les débris du téléphone sont toujours là.

Copperfield dit : si vous savez quelque chose et que vous le cachez, vous et cet homme serez considérés comme complices.

Le directeur le regarde quitter la pièce. 3 minutes plus tard, par la fenêtre, il le voit récupérer les débris du téléphone dans la boue du chemin. Il prend un mouchoir et essuie la sueur qu’il a dans sa moustache